Le Cochon de Puri Ayu
Nous nous sommes réveillés à 6h du matin pour aller voir un cochon se faire « cuisiner » pour préparer la fête de Galungan, fête traditionnelle chez les Balinais ! Myrdhin et Thierry étant déjà partis, Papa les a rejoint pendant que maman et moi, on se préparait tranquillement. L’heure arrivait, alors on s’est mises en route : On est allées jusqu’au « Café Canggu » puis on a tourné à droite et continué jusqu’au carrefour. Là, on a cherché Thierry, Myrdhin et Papa des yeux et on a demandé : « Babi ? » ( qui veut dire cochon en indonésien ). On a finalement aperçu Myrdhin qui venait de sortir d’une des maisons et on l’a rejoint. Ils étaient en fait tous chez le « vendeur de cochons ». Ils étaient déjà passés au stade « cochon en boîte », ce qui veut dire qu’il mettaient les cochons dans des cages en bambou en les poussant et en remontant la cage à la verticale de manière à ce que la tête se retrouve en bas. Ensuite, on a amené les cochons jusqu'à une balance et on les a pesés. On les a alors amenés dehors et chaque cochon est parti dans sa direction (dans chaque place du village préparé a cet effet). Nous, nous sommes resté sur place avec notre cochon et, les gars l’ont mis à l’arrière d’un pick-up. Des bouts de bambous dans la cage ont été mis pour immobiliser la bête. Ensuite, après s’y être pris à maintes reprises, ils ont amené un grand couteau et ont cherché l’endroit propice, c’est à dire au niveau de la gorge. Le gars tenant le couteau a demandé à tout le monde s’il ne voulait pas le faire à sa place mais personne ne s’est avancé : Tout le monde a reculé ! Maman n’a pu résister et est allée se promener. C’était trop dur pour elle ! Donc, revenons à notre cochon. Le gars a transpercé la gorge d’environ 20 centimètres puis, une bassine à été placée sous la gorge pour récupérer le sang qui coulait. La lame a été retirée puis renfoncée plusieurs fois. Je me suis éloignée à mon tour en entendant les cris désespérés de la malheureuse bestiole agonisant. Après 15-20 minutes de cris désespérés, le cochon s’est tu. C’était fini ! On est donc revenues, Maman et moi, la gorge un peu nouée et ils étaient déjà en train de brûler le cadavre sur la chaussée. Pour ce faire, il prennent des feuilles de canne et y mettent le feu. Une fois la peau brûlée, on coupe des noix de cocos en 3-4 parts et on râpe la peau qui part alors facilement. Pendant ce temps, des gens s’occupent du sang et le partagent dans 28 petits sachets (car il y a 28 familles dans le village). Après ces étapes, ils ont replacé le cochon à l’arrière de la voiture et l’ont lavé. Ils ont pris un tuyau d’arrosage et ont frotté. A un moment, ils l’ont même enduit de savon abrasif et frotté avec des pierres ponce. Un gommage en quelque sorte ! Le café est alors arrivé (avec les petits gâteaux, s’il vous plait) ! Et la « boucherie » c’est préparée (on a placé des rondins de bois avec les couteaux dessus). A côté, sur la voiture, des gens ont découpé les gros bouts du tas de chair et d’os et les ont amenés sur les rondins pour les « préparer ». La tête en premier, servie sur un plateau. Thierry et les hommes du village ont commencé à découper la viande fraîche avec tous les chiens autour. A ce moment, j’ai eu comme un vertige alors je suis rentrée « à la maison » pendant que Maman et Myrdhin s’en donnaient à cœur joie à tout regarder. Et là, vous allez vous demandez : « Mais, où est donc passé Luc ? ». Ne vous inquiétez pas pour lui, il était dans son élément, en train de filmer ! Et oui, il est censé se REPOSER mais pensez vous bien, est-ce possible de passer à côté d’un tel évènement sans avoir la caméra à suivre ça de près, et bien NON ! Voici la réponse ! NON ! Pendant ce temps, dans la maison j’écrivais ces quelques mots qui résument un bout de tradition.
Esther.