Sale temps pour les cochons

Publié le par lanoenoire


Rebelotte ! 10 jours après Galungan, qui fête la victoire des vertus sur les vices, voici Kuningan et son riz jaune. Plus personne ici ne sait vraiment ce que célèbre Kuningan. C’est juste une suite de Galungan, avec multiples offrandes et pendjors fièrement dressés à l’entrée de chaque maison. Et juste entre Galungan et Kuningan, il y a eu "poull moun", (full moon) qui est aussi une période sacrée. Autant dire que nous sommes passés des prières de l'un aux prières des autres en un enchaînement digne des meilleurs opéras italiens.

Bali est bénie des multiples dieux qui y séjournent. Petit caillou hindouiste perdu au milieu d’un océan musulman, Bali résiste avec faste et s’accroche à ses croyances comme un naufragé à sa planche de salut. Et Ganesha, dieu éléphant de la prospérité, le lui rend bien. Bali est opulente. Bali ignore la récession car Bali est un gigantesque marché où le monde entier a rendez-vous pour ses emplettes. Tout, absolument tout est fabriqué ici. Les jolies statues d'éléphant qui nous faisaient tant envie en Afrique du Sud et qui étaient hors de prix là-bas ; les voici sur les étals des ferroniers d'art qui travaillent le bronze. Idem pour les grands hérons de Bronze que l'on trouve dans certaines galeries d'art françaises, à des prix ... d'oeuvres d'art ... françaises. Tout ce que l'Australie expose d'"art aborigène" (évidemment cela ne comprend pas les vraies toiles d'artistes exposant au Moma de New-York ou au musée du quai Branly) est peint par de petites mains balinaises. Il en va de même pour les figurines apaches ou cheyennes qui j'imagine doivent se vendre en terre indienne. l'artisanat de luxe, qui affiche des prix à trois zéros en euros, est en fait manufacturé ici et cédé à des tarifs... asiatiques.

Bali s'est spécialisée dans le "made to order". Vous avez une idée ? Ici vous trouverez quelq'un pour la réaliser. Stoun and voud carrping (stone and wood carving) sont réalisés de main de maître. Goull and silpère (gold and silver) sont bon marché. Kartin (curtains) sont taillés à la demande.

En fait Bali pourrait se résumer en une alternance de temples et de sop (shops), les balinais oscillant sans cesse de l'un à l'autre comme de parfaits métronomes. Les temples assurant la prospérité des échoppes qui à leur tour entretiennent l'opulence de ces lieux sacrés.

 

Mais revenons à nos cochons. 10 jours après la tuerie de cochon de Galungan, voici celle de Kuningan. Même scénario, mêmes cris, même découpage, mêmes offrandes aux dieux. Euh, Si je dois me réincarner, je veux bien que ce soit à Bali mais pourvu que ce ne soit pas en cochon !

Publié dans Indonésie

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